Accueil Economie «Huawei ICT Summit 2023» : Stratégie nationale pour le développement de la 5G en Tunisie 

«Huawei ICT Summit 2023» : Stratégie nationale pour le développement de la 5G en Tunisie 

 

L’objectif est de proposer une stratégie nationale de développement de la 5G en Tunisie pour son déploiement dans les zones rurales, l’accélération de la migration des abonnés vers la 5G et surtout l’accélération de la digitalisation des industries afin d’encourager l’utilisation du digital dans notre pays.

À la fin de l’année 2022, la 5G avait déjà fait ses preuves et s’était imposée comme un véritable succès commercial dans le monde, avec plus d’un milliard d’utilisateurs mobiles se connectant grâce à cette technologie. Partant de ce constat et de la nécessité qu’il y a à agir, Huawei Tunisie a organisé le « Huawei ICT Summit 2023 : la 5G comme élément central de l’accélération digitale de la Tunisie ».

L’événement, qui a été marqué par la présence de Nizar Ben Néji, ministre des Technologies de la Communication et de son Excellence l’ambassadeur de la République populaire de Chine en Tunisie, Wan Li, était aussi une occasion pour évoquer la stratégie nationale de digitalisation et confirmer la volonté du géant chinois des télécommunications de participer à l’essor de l’industrie des télécommunications en Tunisie pour se positionner comme un partenaire stratégique dans la transformation digitale du pays.

Un dollar investi dans les TIC générerait entre 26 et 32 dollars du PIB

Ibrahim Arfaoui, ICT expert de Huawei, a indiqué que la 5G est en train de s’accélérer dans le monde et que l’Afrique sera au centre de cette 3e vague qui a commencé en 2023.

Parlant chiffres, l’expert a affirmé que la croissance de l’économie digitale est toujours beaucoup plus intéressante que celle du PIB. À titre d’exemple, en 2019, la moyenne mondiale de la croissance du PIB était de 2.3% alors que pour la croissance de l’économie digitale, elle était d’une moyenne de 5.4%.

«Ce gap entre ces deux chiffres augmente beaucoup plus pour les pays en voie de développement où on enregistre une moyenne de croissance de 3.2% du PIB contre 7.9% pour l’économie digitale, ce qui prouve l’importance de l’économie digitale dans le développement de l’économie nationale… Et avec l’arrivée de la 5G, on estime que l’impact de l’économie digitale va encore augmenter.

D’ailleurs, suivant des études faites dans un certain nombre d’instituts de recherche comme Oxford, chaque dollar investi dans les technologies de l’information et de la communication (TIC) génère entre 12 et 20 dollars du PIB en 2020. Aujourd’hui, avec l’arrivée et le développement de la 5G, on estime qu’un dollar investi dans les TIC générerait entre 26 et 32 dollars du PIB. Donc, ça sera un vrai moteur de développement et de croissance économique pour tous les pays », a-t-il souligné, tout en ajoutant que, pour la Tunisie, on constate déjà que l’économie digitale joue un rôle important dans le PIB où elle représente 5.5% et permet de créer plus de 80.000 emplois dans 1.800 compagnies.

Trois familles de « Use-case »

Sur un autre plan, Ibrahim Arfaoui a indiqué que dans plusieurs pays, la 5G a été lancée avec trois grandes familles de « Use-case ».

Il y a tout d’abord le BtoC (business to consumer), destiné aux utilisateurs MBB (Mobile BroadBand ou mobiles larges bandes) de la 4G qui sont les utilisateurs des Smartphones et où l’arrivée de la 5G a permis de diversifier la monétisation des réseaux pour les opérateurs.

« Pour la 4G, on était capable de monétiser le volume téléchargé de Data, mais grâce à la 5G, on est capable aujourd’hui de monétiser l’expérience, la latence (ou délai de transit, ou retard, qui est le délai de transmission dans les communications informatiques), et bien d’autres facteurs, surtout pour l’industrie. Par ailleurs, la 5G a permis d’augmenter la quantité des Datas offerte aux utilisateurs (20 Go pour la 4G contre 40 Go pour la 5G en Chine, par exemple, avec une augmentation de 20% seulement du prix). Donc, suite à l’augmentation de taille de packaging, la consommation va augmenter, le revenu moyen par utilisateur va augmenter et le trafic revenu total des opérateurs va aussi augmenter », a-t-il expliqué.

S’agissant de la deuxième famille de « Use-case » de la 5G, c’est le BtoH (Business to Home) ou la connexion des foyers. En effet, la 5G offre une très célèbre use-case pour la connexion des foyers qui est la FWA (Fixed wireless access ou Accès sans fil fixe) qui est défini comme une connexion qui fournit un accès à large bande via un équipement local client (CPE) activé par le réseau mobile.

« On parle là d’un accès mobile pour une expérience fixe. Grâce à la 5G, on est capable d’offrir 100 Mbps par seconde pour les foyers et même plus. On estime aussi que le FWA permettrait de créer plus de 200 millions d’abonnés d’ici 2026 et si on fait une analyse sur l’augmentation et l’évolution du marché de connexion de foyers, on va constater que la Fibre Optique avec la FWA seront les deux plus importantes technologies pour le développement et l’accélération des connexions foyers », a souligné Arfaoui.

Pour la troisième et la dernière famille, c’est le 5GtoB qui comprend la connexion et la digitalisation des industries. Il s’agit en fait d’une solution unique qui couvre les ventes, les opérations et les services.

Stratégie nationale de la 5G

D’après le responsable, cette stratégie doit être basée sur des objectifs clairs de court, moyen et long termes. Mais afin de les atteindre, on doit définir les politiques et les lois qui aideront l’écosystème à se développer et à atteindre ces objectifs.

« Il existe des politiques avant, pendant et après le déploiement de la 5G. Pour la première, la mesure la plus importante à ce niveau-là, c’est l’allocation du spectre. Puis, il faut encourager le déploiement des opérateurs dans des zones rurales pour garantir l’accès universel à la 5G pour tous les citoyens. On peut aussi penser à des mesures pour encourager le déploiement de la 5G dans des industries ou bien dans des zones géographiques bien définies.

Après le déploiement, on doit avoir comme objectif l’accélération de la migration vers la 5G. Si le réseau est déjà déployé, on doit faire migrer assez rapidement les abonnés de la 4G vers la 5G pour augmenter la monétisation des réseaux. On doit aussi utiliser la 5G pour accélérer la connexion de foyers et offrir le très haut débit au foyer tunisien. Ensuite, on doit promouvoir la digitalisation de l’industrie suivant les décisions du gouvernement», a-t-il souligné.

Quelles mesures durant le déploiement de la 5G ?

Pour répondre à cette question, Ibrahim Arfaoui a affirmé que l’ouverture des infrastructures publiques permettrait énormément d’accélérer le déploiement, surtout dans les zones urbaines, où la distance entre les sites en Tunisie est assez importante.

«On est un peu loin du standard qui est 500 m pour la 5G. Donc, les opérateurs seront obligés de créer de nouveaux sites et l’investissement pour ces nouveaux sites a deux contraintes.

La première, c’est le délai de commercialisation et là, on a besoin de plusieurs lois pour l’acquisition du site. Ensuite, on a besoin d’un investissement pour préparer le site… Ainsi, pour optimiser l’investissement et diminuer le délai de commercialisation, offrir des infrastructures publiques sera une bonne mesure à déployer», a-t-il expliqué tout en ajoutant que pour la dernière mesure, il s’agit de promouvoir l’”entry-level smartphone” pour accélérer la migration des abonnés. Une fois que les opérateurs auraient investi et déployé le réseau 5G, le premier objectif serait de faire migrer le maximum d’abonnés de la 4G vers la 5G pour augmenter leur revenu moyen et le revenu total des opérateurs et pour digitaliser plus d’industries…

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